

Elles sont légions, les histoires d’échec en entreprise. Pensons aux Google Glasses, au portail Yahoo ! ou aux lasagnes Colgate.
Si l’échec est un passage obligé de la vie d’une entreprise innovante, il fait toujours aussi peur.
Pourtant des voix s’élèvent dans le monde de l’entrepreneuriat pour rappeler qu’échouer c’est apprendre. Et in fine c’est améliorer sa capacité à innover.
« L’échec est le contraire de la réussite, mais c’est un contraire dont la réussite a besoin ». Charles Pépin
Commençons par définir l’échec : il s’agit du résultat négatif d’une démarche entreprise. Dans la vie professionnelle ou personnelle, l’échec serait « tout ce qui n’est pas la réussite » dont les conditions sont strictement codifiées par nos sociétés.
C’est bien pourquoi l’échec plane sur nos têtes comme une épée de Damoclès. La réussite n’accepte pas la diversité des parcours et la multiplicité des expériences. La culture de la réussite en France est encore profondément liée à la voie royale telle qu’elle est définie et reconnue par le collectif.
Et c’est bien ce regard collectif posé sur nos projets et sur nos parcours qui nous effraie. Car n’ayons pas peur de l’avouer : nous sommes tous plus ou moins habités par la peur d’échouer.
Boule au ventre, angoisses, mains moites : l’échec fait peur. Une peur qui s’exprime par la crainte d’un jugement négatif de la part du groupe sur notre capacité à mener un projet. Echouer ce serait faire aveu de faiblesse.
Les nombreuses expressions pour décrire cette crainte témoignent de son omniprésence dans l’inconscient collectif : « peur de l’échec », « perspective de l’échec », « peur d’échouer », « risque d’échec » etc. Il existe même un nom savant pour la désigner : la kakorrhaphiophobie.
Loin d’être un phénomène isolé, la peur d’échouer est un problème de société qui transcende les cultures et les frontières. A la racine de cette peur il y a la place que nous accordons à l’échec dans tout processus : au lieu de le voir comme une étape dans un cheminement de pensée ou un parcours professionnel, nous en faisons une fin.
« Sortir de [sa] zone de confort et [se] confronter à l’échec pour évoluer, pour apprendre et pour passer encore à une étape supérieure ». Hapsatou Sy
C’est ce que nous apprend le témoignage d’Hapsatou Sy, fondatrice d’Ethnicia, un concept d’espaces de beauté multiculturel qui ferme en 2013. Au sujet de la liquidation de son entreprise, elle évoque le sentiment d’avoir vidé un sac de difficultés pour le remplacer par de l’expérience. Un mois après la liquidation, elle rebondit et fonde une nouvelle entreprise. Elle devient ensuite la chroniqueuse et animatrice TV que l’on connaît.
Par son témoignage, elle floute la frontière entre échec et réussite. Loin d’être antagonistes, tous deux sont intimement liés. Bien plus, dans son expérience de l’échec, on comprend que cette expérience a posé les fondements de sa réussite future. En somme, peut-on réussir sans avoir jamais échoué ?
Dans la mesure où il marque le terme d’un processus, l’échec impose de trouver d’autres voies pour atteindre son objectif. En ce sens, il nous permet d’apprendre de nos erreurs.
Parce que l’apprentissage se fait souvent de façon empirique, nous nous améliorons en rencontrant des situations difficiles. Ainsi, échouer dans une situation particulière permet d’apprendre à deux niveaux :
Lorsque l’on rencontre l’échec, on se trouve dans l’obligation de se remettre en cause et de s’adapter à la situation. C’est donc l’occasion de mesurer ses faiblesses, mais également de mobiliser des forces nouvelles. En nous obligeant à prendre du recul sur la situation, l’échec nous permet d’apprendre à faire mieux. En définitive, on peut dire qu’apprendre de ses erreurs, c’est avant tout apprendre à apprendre.
« Apprendre à apprendre, c’est accepter de se tromper et d’être faillible, et ne pas craindre d’être déconsidéré. » Alexandre Malarewicz
Myriagone Conseil vous aide à acquérir les bonnes pratiques et les bons outils pour développer votre capacité à innover.
En dépit de ces vertus positives, pourquoi vivons-nous l’échec de façon si éprouvante ? Surmonter l’échec ne va pas de soi : cela dépend d’un faisceau de causes et d’une capacité à mobiliser des ressources internes et externes. A cet égard, la prise de recul est essentielle.
Pour que l’échec puisse être un tremplin vers la réussite, encore faut-il qu’il soit acté et analysé. La capacité à remettre une erreur dans son contexte et à analyser les raisons d’un échec conditionneront la capacité à rebondir.
C’est l’un des buts que nous nous sommes fixés avec les Contes de l’innovation©. Cet événement annuel a pour objectif de favoriser l’apprentissage collectif par le retour d’expérience. Le concept est simple : plusieurs porteurs de projets viennent présenter leur parcours sous la forme d’un conte. Comme dans un conte où l’on trouve des obstacles, le chemin de l’entrepreneuriat est semé d’embûches. Plutôt que de les taire, nous avons décidé d’en faire des forces ! Grâce à ce format original, les difficultés sont remises dans le contexte plus large du cheminement du protagoniste. Elles contribuent à parts égales avec les autres événements à la leçon que l’on en tire et qui nous est délivrée à la fin.
Découvrir le Best Of des Contes de l’Innovation 2019
Pour dépasser le sentiment d’échec, il est donc essentiel de
Une fois posées les vertus de l’échec et les leviers pour dépasser la peur qui y est liée, et si nous allions plus loin ? Car si échouer permet d’apprendre et de s’adapter, cela implique également, pour rebondir, de générer de la nouveauté.
L’échec ne marque pas la fin d’une histoire mais le commencement d’un processus de réinvention. En effet, le fait d’échouer implique de reconsidérer un problème et de trouver de nouveaux moyens pour y répondre. Parce qu’il permet de mobiliser ses ressources créatives pour générer des solutions nouvelles, il est indissociable de l’innovation.
Dans une stratégie de croissance par l’innovation, il est donc indispensable de créer une culture d’entreprise où l’erreur est considérée comme une étape du cheminement créatif.
Pour cela, on peut s’inspirer de la démarche scientifique où l’erreur est totalement intégrée au processus de réflexion. De cette méthode, on peut retenir l’importance des points suivants :
Avec plus de 70 projets abandonnés chaque année, Google a totalement intégré la démarche de l’échec dans son processus d’innovation. Sur le principe de qui ne tente rien n’a rien, on retiendra qu’il n’existe pas un droit mais un devoir à l’erreur !
Parce que l’échec est avant tout un apprentissage et un tremplin. Un apprentissage en ce qu’il nous permet de prendre de la hauteur, d’analyser et d’adapter notre comportement pour l’avenir. Un tremplin dans la mesure où il requiert de la créativité pour contourner un problème et sortir de l’impasse. En ce sens, l’échec est indispensable pour innover.
Découvrez comment l’aptitude d’une organisation à innover peut impacter positivement sa compétitivité, sa performance et son développement. Dans cet article, nous explorons les fondements du management de l’innovation et vous donnons des conseils pour réussir à manager l’innovation de manière efficace et durable.
L’industrie 5.0 est une transformation profonde des modes de production industriels et rebat les cartes de la relation homme-technologie.
Qu’est-ce que l’industrie 5.0 ? Quelles réalités et bouleversements recouvre-t-elle et surtout comment s’inscrit-elle dans la succession de révolutions industrielles qui ont transformé notre Histoire ?
Si le CIR ou CII est remis en cause par l’administration fiscale durant un contrôle, l’entreprise ou un contribuable peut recourir au comité consultatif du crédit d’impôt. Myriagone Conseil vous dévoile comment fonctionne l’instance et comment se déroule cette procédure !